
 Né le 4 décembre 1932 à Tarbes, François Deguelt passera son enfance dans le Bordelais avant de monter à Paris préparer la licence de philosophie dont il rêve. Mais Paris est Paris et permet des rencontres formidables, et c'est dans le vieux Montmartre que François découvrira Félix Leclerc et succombera aux sirènes de la chanson...
 Il abandonne ses études et vit de petits boulots, en attendant que le succès arrive, se produisant dans tous les cabarets de la Place du Tertre, guitare à la main, chansons écrites sur les terrasses des bistrots où il cotoie Brel, Vian, Ferré, Dimay...
 Petit à petit, l'oiseau rare fait son nid et c'est au début des années 50 que François Deguelt enregistre son premier 45 tours ("Vie quotidienne"). Même le service militaire ne le freinera pas puisqu'il l'effectuera dans le Théatre des Armées en Algérie et, à la faveur d'une permission, il reviendra en France, juste histoire de décrocher le concours du Coq d'Or de la Chanson Française...
 L'Eurovision en 1960 ("Ce soir-là") et en 1962 ("Dis rien") où il ne gagne pas mais se fait remarquer, font de lui l'interprète en vue du moment, sa voix unique remplit alors les salles de l'Olympia, de l'Alhambra, de l'ABC et de Bobino mais pour autant, il n'abandonne pas ses premières amours et assure quotidiennement des tours de chants dans tous les cabarets de Montmartre et de Saint Germain des Près.
 Pourtant, lassé d'une vie à cent à l'heure et de la déferlante yéyé qui renvoie les chanteurs comme lui aux oubliettes, au milieu des années 60, François Deguelt envisage de stopper sa carrière pour reprendre des études de droit... Les muses mettront sur sa route une chanson qui le suit toujours, en 1965 sort "Le ciel, le soleil et la mer"...
 Jusqu'au début des années 70, François sortira de nombreuses chansons, délaissant son rôle d'interprète pour celui d'auteur-compositeur-interprète. Tour à tour mélancoliques ("La mélancolie"), nostalgiques ("Quand un copain s'en va"), drôles aussi parfois, ses chansons ont la suavité et la langueur des nuits d'été malgache qu'il affectionne tant. Car, parallèlement à la chanson, François vit une passion pour la navigation depuis ses jeunes années et le succès lui a permis de s'offrir un voilier sur lequel il passe beaucoup de temps...
 1974 marquera la fin de sa carrière discographique par l'enregistrement d'un disque live dans le cabaret dont il est devenu (et restera jusqu'en 1983) le propriétaire: "Chez ma cousine" (Place du Tertre). Il continuera de se produire à travers la France jusqu'au début des années 80, puis rangera pour de nombreuses années sa guitare à fond de cale dans le "Marie Marine", voilier sur lequel aujourd'hui encore il vit, ancré en Méditerranée, au large de Port-Cros ou d'Hyères quand il ne rend pas visite à ses amis malgaches ou "de Saint Pierre, de la Réunion"...
 De temps à autres, il remet pied à terre, ressort sa guitare pour quelques concerts (il était en 2002 à la Sorbonnne pour un récital de poésie) et nous promet qu'il travaille avec assiduité à la rédaction de ses Mémoires et à la préparation d'un nouvel album, mais comment croire un tel fainéant? ;)
 A la faveur de belles compilations ("Noces d'Or"), vous pouvez aisément vous plonger dans l'univers particulier de ce chanteur tantôt vieux loup de mer, tantôt crooner... "Le bal de la Marine", "Le printemps", "J'ai le temps d'y penser", "La ballade du vieux Montmartre", autant de chansons qui sans être des grands succès vous feront découvrir un artiste à part, souvent oublié mais jamais égalé sur le terrain de la tendresse et de la douceur de vivre. Un carpe diem vivant, cet homme !
Par Nicolas, le 10 août 2004
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