
 Thierry Amiel naquit le 18 octobre 1982. La lune, qui la veille encore montait bien sagement la garde avec vénus, saturne et pluton groupés autour du soleil en balance, vint glisser un petit croissant curieux sur ce nouveau sôôôleil qui pointait. Il fut rapidement transporté de la maternité de Marseille dans une clairière de l’arrière pays, soustrait à tous les regards, sauf à ceux des sus-nommés, qui continuèrent, chacun à son rythme, à veiller sur le petit terrien. Bien plus tard, il eût pour eux ces mots reconnaissants: “ Je suis croyant...Peut-être superstitieux mais je ne veux pas oublier de demander au ciel que tout se passe bien pour moi.”
 Thierry vécut au milieu de la nature, des chevaux, des poules et de ses frères, deux aînés tout d’abord, auxquels vinrent s'adjoindre cinq ans plus tard un troisième frère (encore un), et enfin deux soeurs adoptives. “Auprès de ma mère, assistante maternelle, de mon père, fonctionnaire de police retraité, et de mes frères et soeurs, j’ai toujours coulé une existence paisible et heureuse. Mes souvenirs d’enfance ressemblent beaucoup à ceux décrits par Marcel Pagnol dans son roman La Gloire de mon Père. Comme le jeune héros, Marcel, je jouais en plein air, dans la garrigue ou dans une piscine. Aujourd’hui encore, j’adore m’étendre dans l’herbe, respirer les odeurs et rêvasser en regardant le ballet des nuages dans le ciel.”

 Protégé dans son havre de paix, il put laisser se développer à leur rythme les dons qui sommeillaient en lui. Certains se révélèrent d’ailleurs assez rapidement, comme nous l’apprend cette anecdote: “Pour l’émission A la Recherche de la Nouvelle Star, ma mère a retrouvé des photos de moi à un an et demi, fredonnant avec un casque de walkman sur la tête.” La musique était probablement déjà présente dans le concert des planètes à sa naissance, et inscrite depuis là dans sa nature: “En fait, rien de particulier ne me prédestinait à la chanson, j’ai simplement toujours chanté. Tout naturellement, mes parents m’ont alors inscrit dans une chorale où j’ai participé à des concerts donnés dans les arènes d’Orange ou à l’Opéra de Marseille.”
 S'il aimait la nature, la douceur de l’herbe et la chaleur des rayons du soleil, qui éveillaient sa sensibilité exceptionnelle et la faisaient mûrir, il était par contre réfractaire au formatage de l’esprit, et supporta donc très mal les contraintes scolaires: “L’école a toujours été mon pire cauchemar!” Il ajoute avoir passé son bac tant bien que mal, puis avoir tenté un DEUG de psychologie, mais avoir rapidement et “définitivement tiré un trait sur les études pour (se) consacrer exclusivement à la chanson”. Que personne, s’il vous plaît, ne vienne s’imaginer qu’il s’est rabattu sur la chanson parce qu’il lui manquait les capacités pour autre chose. La musique était sa passion depuis toujours: “J’ai toujours chanté, depuis tout petit... Mais on peut dire que je fais ça semi-professionnellement depuis l’âge de 14 ans.
Je chantais dans une chorale de haut niveau, puisque nous donnions même des représentations à l’Opéra de Marseille! On participait aussi à des concerts de variété en assurant des premières parties.” Il lui a fallu du courage pour franchir le pas, pour tout miser sur la musique. Il dit lui-même: “J’ai eu mon bac et ensuite je me suis inscrit en psycho. J’ai donc commencé ce cursus, mais, la veille des examens, j’ai réalisé que j’allais en prendre pour quatre ou cinq ans, alors je me suis dit: «J’arrête tout parce qu’il faut que je chante!»”
 Il a alors intégré un orchestre, le Eric Roy Orchestra, et participé à des castings où il fut plusieurs fois malheureux (Popstar 2, Rève d’un soir, bien qu’il ait alors arraché des larmes d’émotion à Hélène Ségara, membre du jury(1)). Le risque qu’il a pris en se lançant sans filets dans la chanson constitue certainement l’événement inaugural de sa vie d’adulte; et cette confiance totale qu’il a accordée à son étoile lui donne en retour, lorsqu’il chante, une présence elle aussi totale, à la fois éminemment personnelle et libre de toute affectation. Il montre dans l’expression de l’émotion une telle maturité et une telle virtuosité que Dove Attia, membre du jury d’A la Recherche de la Nouvelle Star, lui a dit une fois qu’il était un surdoué, un surdoué de la chanson, avec un QI de... Pour ceux donc qui pensent encore qu’il se serait rabattu sur la chanson parce qu’il n’arrivait pas à suivre en fac, on peut leur assurer que cette maturité-là, s’il l’avait exprimé dans la psychologie — mais ce n’était pas sa voie, et on ne va pas impunément contre sa nature — aurait aussi fait de lui un surdoué de la psycho...

 Depuis lors, à chaque moment de sa vie, il est resté fidèle à son intuition, même contre l’avis de ceux qui pensaient mieux savoir ce qui serait bien pour lui: “J’ai malgré tout essayé de toujours rester moi-même, c’est ce qui compte le plus et j’ai gardé mon objectif qui est de faire passer des émotions. Chacun a quelque chose de particulier, moi c’est ça.” “Combien de fois, on m'a dit de ne pas chanter telle ou telle chanson parce que soit disant, ça ne le ferait pas. Et finalement, j'ai eu raison de suivre mes envies.” “Chanter, c’est pour moi le moyen de transmettre des émotions très intenses. Et je crois que c’est ce qui touche en priorité les gens qui m’écoutent.”
 Il a eu bien raison de vouer cette fidélité à sa passion, pour notre plus grand bonheur, et pour le sien: “Je suis bien dans ma tête, je suis zen...(rires)! Tout va bien dans ma vie personnelle, mentale et artistique. Je me sens équilibré, pas trop speed. Je suis vraiment bien dans mes baskets.” Seuls quelques coeurs alanguis vont pleurer: “Je ne suis pas du genre à perdre tous mes moyens face à une fille. Généralement, j’arrive à être très naturel. Toutefois, je fais rarement le premier pas, je laisse plutôt les choses venir à moi. Il faut dire aussi qu’à ce jour, les filles ne m’intéressent pas plus que ça. Je suis à un stade de ma vie où j’ai envie de concentrer toute mon énergie sur la musique. Aussi, je ne souhaite pas m’éparpiller dans des histoires d’amour souvent très contraignantes. Les avances de toutes ces jeunes filles depuis que je passe à la télé me laissent donc de marbre (rires)!”
Dont acte pour toutes celles qui espèrent encore, et qu’elles se consolent en écoutant cette voix sublime qui a fait naître leur amour, et qu’on espère, tous malades d’elle que nous sommes, entendre encore et encore.
 Thierry a été propulsé vers la notoriété par l’émission A la Recherche de la Nouvelle Star(2), mais il perdu de quelques voix en finale face à son rival et ami Jonatan; celui-ci, de l’avis unanime du jury, n’avait pas l’envergure artistique et vocale de Thierry, mais il a su, par son énergie et sa spontanéité, gagner les faveurs d’un large public. Thierry avait pourtant interprété Avec le Temps d’une manière si magistrale que les quelques hésitants qui doutaient encore de son génie musical auraient dû être convaincus. Il s’est malgré tout révélé aussi digne dans la défaite que dans la victoire, et a remporté ainsi, sans le savoir, une victoire plus importante encore que la première place d’une émission de télé-réalité, puisqu’il a pu prouver que sa valeur n’était pas tributaire des humeurs d’un public inconstant. Et il l’a confirmé depuis lors par la sortie de son premier album, Paradoxes, en automne 2003, et par la tournée de concerts qu’il a inaugurée l’année suivante.(3) La relation qu’il entretient avec son public n’est pas construite sur la séduction, comme le serait celle d’une icône créée de toute pièce par l’industrie de l’image, mais sur la complicité, cette complicité dont il a besoin pour tirer de lui-même ce dépassement qui lui fait atteindre la présence totale, et par laquelle il s’invite au coeur de chaque spectateur.
Par Joaquim, août 2004
Notes des webmasters :
(1) Suite à cette émission, Hélène Ségara a présenté Thierry Amiel à son agent, Orlando, qui a finalement refusé de s'en occuper, non convaincu de son talent. Dans cette même période, Thierry s'est aussi produit en première partie d'Herbert Léonard, entre autres.
(2) C'est lors de la première édition de cette émission, en 2003, que Thierry s'est fait connaître.
(3) Le premier single, une reprise des "Mots bleus" précédemment interprétée par Christophe, est sorti le 20 août 2003, l'album "Paradoxes" quant à lui est sorti le 13 octobre. Le second single, "Je regarde là-haut", a été mis en vente le 25 novembre. Lors de sa première tournée, Thierry a notamment fait 5 dates au Bataclan (seules 2 étaient prévues mais face à la demande croissante, 3 autres dates ont été ajoutées).
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